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  • En 65, c'est lui qui branche la guitare électrique de Bob Dylan faisant du coup sortir la Folk de l'âge de pierre! Toujours là où ça se passe, Joe Boyd c'est l'homme à l'oreille d'or.

    Il y a un avant et un après ce 25 juin 1965. Au New Port Folk Festival à Boston, Bob Dylan fait scandale en jouant pour la première fois "Maggie's Farm" avec une  guitare électrique. La Folk , jusque-là acoustique, rentre alors dans une nouvelle ère: celle du rock.

    L'homme qui a branché la guitare électrique de Bob Dylan ce jour-là est un jeune dandy au chapeau, Joe Boyd. 43 ans plus tard, l'homme qui a électrifié les sixties, ouvrant la porte au psychédélisme, livre enfin ses secrets dans son autobiographie "White Bicycles".

    Tourneur, Manager, fondateur d'un club mythique et producteur de disques, dont le premier Pink Floyd, Joe Boyd était dans l'oeil du cyclone de la décennie psychédélique. Aux débuts des années 60, jeune étudiant à Harvard il monte une boîte de distribution de disques spécialisée dans le jazz et le blues, sa passion. Dès 64, Joe organise les concerts de Miles Davis, Thelonious Monk ou Muddy Waters.

    En 66, fauché, Boyd et son acolyte Jon Hopkins proposent à un club irlandais d'organiser chez eux des soirées deux vendredi par mois. Le premier groupe à se produire est inconnu: Pink Floyd. Ils inventent un nouveau type de concert mélangeant musique live, projections de films d'avant-garde et lightshow. Le pychédelisme anglais est né.

    En tournée aux côtés de Muddy Waters en Angleterre, Joe Boyd allume la mèche du British Blues Boum. Sur tous les bons coups, il produit en 73 le film documentaire Jimi Hendrix, les rois du psychédélisme anglais, comme Pink Floyd, Nico, et même des B.O. comme celle d'Orange Mécanique ou de Délivrance.

    Mais Boyd veut quelque chose de plus roots: il débusque un groupe de chevelus, Fairport convention, qui remporte un grand succès en Angleterre au début des années 70.

    Mais c'est en produisant Nick Drake que Boyd entre dans la légende. Ce héros mythique de la Folk anglaise  dont il n'existe aucune trace filmée a fasciné des générations de musiciens, de Robert Smith à Badly Drawn Boy. Seul hic: ce premier album de Nick Drake ne se vend pas.

    Ruiné, Boyd vend sa maison de disque et retourne en Amérique où il monte Hannibal, un label spécialisé dans la World Music. Il y applique les bonnes vieilles recettes apprises dans les 60's.


    « C'est la même chose que quand tu pars en vacances, tu lis The Guardian, ou, disons Libération, et il y a tous ces articles pour te dire où trouver le truc authentique, où trouver le village de pêcheurs préservé où ils cuisinent encore le poisson comme ils le faisaient il y a 50 ans. C'est ça que les gens veulent. Et en même temps, quand tu arrives là-bas, les gamins dans la famille qui cuisine ce poisson, ils n'en peuvent plus d'attendre l'ouverture d'un fast food. Les musiciens, dans les pays en voie de développement, très souvent ils veulent devenir rappeurs, ils veulent jouer avec des boîtes à rythmes, ils veulent un truc clinquant et moderne. Et les gens qui achètent Buena Vista Social Club, leur disent : "Non, non, non, on veut pas de boîte à rythme, on veut de l'authenticité, on veut que ce soit fait à l'ancienne ". Et ça, ça crée une tension, et ça ressemble à ce qui s'est passé avec les musiciens de Blues. Quand les blancs sont devenus des fans de Blues, les blacks leur disaient : " Oh non, ça c'est terminé, nous on fait de la Soul et du Funk." »


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